



Première visite au chantier Aldi à Delémont. Tape, forre, scie, un niveau sonore de 90db au bas mot. La question de nuisance est abordée ici de front. Alors que la législation sur le bruit est plutôt sévère en Suisse, les chantiers bruyants sont nombreux et rares ceux qui s'en plaignent.
C'est qu'on y voit un aspect utile, inévitable, signe peut-être même d'une croissance qui va bon train. Comme le souligne Emily Thomson dans son livre 'the soundscape of modernity', les campagnes anti-bruit ont, dès leur origine, servi avant tout la classe dominante en privilégiant ses intérêts. A New York, dans les années 20, on était plus prompt à poursuivre les petits vendeurs de rues criant leurs marchandises que les cris stridents du métro aérien ou des chantiers. Avec le développement des techniques d'isolation phoniques, l'atmosphère silencieuse devient une commodité qui a son prix et, en même temps, signe de prospérité.
une résidente de la maison d'habitation située en plein milieu du chantier
Un riverain labile