Et si l'on organisait le Mondial des
fugitifs à Bourogne ?
D'abord des trains, des avions
passeraient en sifflant, tonnant. Puis viendraient des fresques de
voix sans corps, d'usines sans émissions, de zoos sans odeurs, de
chantiers sans poussière...
Là-derrière sur
cette pelouse, nulle part au coeur de l'Europe, les palabres
suspendues d'une mi-temps.
Mais qu'oit-on à Gourgouton ? Et une
fois sourde, madame, irez-vous faire vos courses chez Aldi ?
À Fessevillers peut-être ? Aux
Essapeux ? Que disent ces rumeurs qui s'attachent à la terre ? Mais
aussi, quelle déclinaison d'entrailles chez certains... au passage
de la frontière ! Faut-il garantir la traçabilité sonore du
capitalisme de marché ? Vous en garde... le Fritz ! Et vous en
souvenez... de ces patiences, au bout du fil, avec les oiseaux de
l'hôpital ?... Chtétripe la tchoupe ! C'est une caméra cachée, ou qwa ?
Toutes les langues s'exposent avec les
godasses sous le pont de Mondele Zoo.
Scènes de comices aux Halles.
Poussières entre les bouches. Quels rythmes, le marché ? Quels
événements amoureux cependant ? Alors si vous faisiez un portrait
de vous à l'oreille tranchée ? Au saut du lit, café bu et micro
chaussé, vous lancez la journée, des saisons de vos oreilles qu'on
ne vous connaît pas.
Y a-t-il une voix populaire ? Ou que
des gens au travail ? Y a-t-il une vie après l'Ipod ?
On dit les clameurs de Sochaux...
celles de la place de la Liberté... du même ! Mais ici, quels
slogans, et là, quelles mêlées ?
Etes-vous crieur public ? Vous êtes en
ligne, l'été passe, crieur public, arpenteur... vous balancez sur
le Pont du Belju... du légendaire... vannes, enchères, huées...
Ou téléléguidez une bande d'éperdus
déchaussés à la chasse aux sons.
Le Belju aurait été une agence de
rencontres tuning.
Du 15 août au 12 septembre, Gilles Aubry, Stéphane Montavon et Carl.Y
construisent, diffusent et performent avec leurs invités une archive
d'enregistrements qu'ils collectent dans et au bord de l'aire
géographique comprenant le Territoire de Belfort (F) et le Canton
du Jura (CH).
Ce blog commente des prises, leur rapporte des documents
& lance des appels à intervenir en son sur le Belju.
A quelques jours de la fin du pont je fais enfin mon premier « post », super...
Un café/clope pour jouer à l'écrivain du dimanche et faire sortir ainsi une prose laborieuse, jouissive que pour son auteur. Voilà, le post un « message in the bottle » sans échos dans une toile sans fond.
Par quel bout commencer ? Par l'anecdotique ? La forme, le fond ?
Il va falloir que je rattrape et rassemble un pont de Belju construit, qui touche à sa fin. Belju, un territoire appelé à disparaître, à rester contamination, un pont plus loin. Contamination car au fil des rencontres, des liens se tissent, des territoires sont explorés, défrichés. Quels découvertes ? Qu'en reste-t-il ? Il me reste pour l'instant que la frontière est une invention et bien une ligne imaginaire pour se protéger de ses voisins et surtout de soi-même. Nous produisont les mêmes sons symptomatiques d'un monde en marche et certainement un peu malade d'une activité trop humaine. Que l'on soit donc suisse ou français, produirions nous les mêmes sons, les mêmes bruits, finalement des points communs... ? Ce n'est pas possible ?
Dernier de la série de l'été, un samedi de diffusion sous le pont.
L'équipe Belju quasi au complet et les artistes invités Eric Cordier, Helena Gough et Julien Pauthier.
Trois compositions d'Eric Cordier:
Montchaibeux, Résurgence Sorne, Une spécialité suisse
se trouvant débarqué quelque part "dans et/ou au bord de l'aire comprenant le canton du jura et le territoire de belfort", pali écume alors le détroit de dardadelle
là trafics sarabandent & bestiaux
ce qui, symptôme rare mais connu des anciens, vous procure tel rebroussement topographique en projection intercontinentale, un dos tres
las beljudas
denver
La frontière n’est pas une géographie, en tout cas pas seulement.
La frontière, c’est une culture, un patrimoine, un vivier de petites histoires dans la grande. Dans nos petites histoires nous avons croisé des écolos bétons, des mamies douces, des papy célibataires, des beaux parleurs, des bons vivants, des ouvriers, des paysans, des nostalgiques, des brebis et des vaches, des cloches, des tracteurs, du vert, du bleu, du soleil et de la pluie… Au milieu de tout ça nous avons mis nos microphones, ramassé des bruit dans nos sacs à sons, et puis ajouté les nôtres.
La frontières n’est pas une géographie : c’est une chanson.
« One track platform (Cow Horn mix) »
Une semaine avant notre résidence Belju. Nous sommes en Norvège, dans une demeure campagnarde. Accroché au mur, un curieux instrument, une sorte de trompe d’un mètre de long faite de bois et de d’écorces enrubanné de feuilles séchées. C'est une « Cow Horn », autrement dit une trompe de berger qui servait à rameuter les brebis et permettait d’effrayer les prédateurs. Cet outil est vieux de deux siècles, et rares sont ceux qui en jouent encore aujourd’hui. Devant mon intérêt pour cet instrument étrange, la maîtresse des lieux m’autorise à en jouer. Je m’en empare, souffle dedans jusqu’à l’étouffement. Elle me fait remarquer que les sonorités que j’en tire ont peu à voir avec le timbre traditionnel de l’instrument. « Les notes devraient être plus longues, proches de celle d’un cor ou d’une trompe Suisse » me dit-elle.
L’idée me vient d’exporter ce son en Suisse. C’est d’ailleurs le seul enregistrement que nous utiliserons qui ne provienne pas de field recordings réalisés dans le Territoire de Belfort ou le Jura Suisse.
A son tour, Dinah, s’empare de l’enregistrement et y colle ses « Yellow Sticky Thoughts » du jour… Un journal de bord transfrontalier, un dialogue souffle et voix.
« Motoculteur »
Vaste chantier de la future gare TGV, C’est un ballet de camions qui terminent la phase de terrassement. Dans ce qui fut il y a encore peu champs et pâturages, un magasin de motoculteurs…
« Mamies Douces »
A l'étang de la Gruère, nous quadrillons la superficie de tubes harmoniques. Dinah et Stéphane en jouent dans le lointain, tandis que je les enregistre depuis l’autre rive. Quand je marche pour les rejoindre, je croise les « Mamies Douces »… Belle rencontre.
« Le Paul »
A proximité du Doubs, dans le dernier village avant la frontière Suisse, il y a un bar, un seul… Et puis il y a Paul, le patron du bar… il n’y a qu’un Paul, c’est sûr aussi.
le belju à la fête de la chaumont, 29 août, Porrentruy
c'est fini... mais tout continue et !... on ne sera pas surpris d'apprendre que si - le geste ! d'origine, oh ja ! du Jura... consiste dans le... mythologique, mais tout à fait ! serment de Morimont... je veux... Morimont... en mille, le Haut-Rhin ! - la capitale du Belju... quant à elle !... à la presque unanimité et des invités, et de l'équipage plus son perroquet... a été proclamée à
- Vaufrey, ça... dans le Doubs... c'est à savoir elle-aussi !... excentrique par rapport à l'entité qu'elle fonde... or... je veux... - insidieux... cependant ! tout comme son image sonore elle s'actualise ! oh ja, oh ja ! - quotidiennement ! biquet... & ceci vers 17h00... c'est l'apéro Chez le Paul
où s'entonnent des choses
dont la diffusion est différée
les bandes de cet hymne d'un pays disparu sont à Paris, chez Dinah Bird & Jean-Philippe Renoult, et bientôt en karaoké sur le blog du Belju
en attendant, ces prochains jours, d'autres retours
Avant de lancer les bases d'un nouveau pont, Carl.Y a provoqué le démon afin de conjurer le mauvais sort. Son combat fût apre, long, mais victorieux. le diable eut beau pilonner le pont à coup de rochers, les chants incantatoires eurent raison de sa détermination à le détruire. Depuis le pont d'Uri, peint par W.Truner, est toujours debout.
La gare de Delle n'est plus desservie depuis sa réouverture en décembre 2006 que par un train assurant une liaison horaire avec Porrentruy. Jadis d'importance internationale, elle était au coeur d'un réseau reliant la France et la Suisse au reste de l'Europe, occupant jusqu'à 130 employés, disposant de nombreuses voies et de deux ponts tournants, aujourd'hui envahis par les herbes folles. À deux pas de la frontière, son atmosphère désolée est peut-être l'emblème d'une région en marge, à la recherche d'un nouveau souffle.
Arrivée de l'omnibus de 16h25
Serpent de mer
Frontière et nuages
Mariages mixtes
Frontière
Un calme bout-de-quai
Calme et camions
Gens du voyage
During my time on Belju Sound Bridge, as part of which Pali Mersault and I were invited to contribute to the Belju sound archive, I spent some time researching the site of Sochaux (Territoire de Belfort) and the adjoining town of Montbéliard. Sochaux is the site of the first Peugeot factory, and throughout the past century a source of employment for a great number the regions’ workers. Knitting into themes of documentary practice which we (Stephane, Gilles and I) began to converse about at the beginning of the week, this site was both the birthplace and subject of the Sochaux Groupe Medvedkine. The group, named after the Russian filmmaker, who in 1936 travelled to through the Soviet Union on a train equipped with 35mm filmmaking, editing and projection equipment, was formed in the 1960’s with the purpose of documenting the lives and working conditions of the Sochaux workers. The group’s experimental, activist filmmaking produced a number of works related to the site, including “AVEC LE SANG DES AUTRES” and “SOCHAUX 11 JUIN 1968” (edited by Chris Marker).
Sochaux is also home to FC Sochaux-Montbéliard. The top-division French club was formed in 1928 as a works team for the Peugeot factory, and within the space of a year the factory’s management was sourcing talent from across Europe to establish the Sochaux as the first professional club in France. The Stadt Bonal, which sits practically within the factory grounds, was also a major athletics track, providing a training facility and competitive platform for the Peugeot athletics team. Interestingly, the club has contingent of Swiss supporters, who cross the border from the Canton de Jura to attend matches. The contingent reached its strongest numbers during the 1970’s and 1980’s (coinciding with the fight for independence which eventually saw the francophone Canton de Jura established by vote in 1978). I am interested in these connections, and how we might begin exploring them, particularly through sound. What do the FC Sochaux-Montbéliard followers sing? Are traces of these histories (both French and Swiss), however obscured, to be found in the Stadt Bonal today?
extraits d'un après-midi de causette avec charles-françois duplain
comprendre les rivières
les eaux d'undervelier
un vide que le secret entoure
une origine au diable vert (parler souple)
partir dans la perspective de l'épaulette
partir soldat revenir capitaine
bruire le temps
l'origine du monde
du vin en suisse
home ou bordel
La journée de diffusion au château de morimont dimanche dernier s'est déroulée dans les meilleures conditions, grâce notamment à l'engagement du collectif ödl de mulhouse.
Haut moment de schizophonie, la ruine s'est éclairée un après-midi durant des sons du belju, collectés dans la région par les participants. Quelques extraits ci-dessous.